Paleficat

Après la famille de Bernuy

    Ce fut pour répondre aux dernières volontés de son frère David, qu’en 1650 le bailli de l’aigle remit, par « acte de restitution », la seigneurie de Paléficat à Messire Jean de Bertier son cousin premier président du parlement de Toulouse. Depuis ce moment jusqu’à la révolution, Paléficat resta la propriété des Bertier qui prirent à leur tour le titre de seigneur de ce lieu.

    Le premier Président de Bertier laissa à sa mort Paléficat à un de ses fils, Messire Jehan de Bertier, dont Antoine-François de Bertier, son autre fils, prévôt du Chapitre Saint-Sernin, évèque de Rieux, abbé de Lézat et Lacapelle, devenait plus tard « héritier bénéficiaire », en vertu d’un testament du 4 novembre 1670, reçu par Me Palen, notaire à Rieux. Cependant le domaine de Paléficat perdit quelques terres entre les années 1670 et 1690. Quoi qu’il en soit, Antoine de Bertier devait la reconstituer en peu d’années et même l'augmenter ; le cadastre de 1690 établit en effet, que ce domaine comprenait alors 316 arpents savoir : « Chasteau dit Palaficat, édifices, basacours, logis de méthayers et jardiniers jardin, sol four, hangards vivier, croix, bois, tailhis, pred, bruyères, pastenc et terres le tout tenant en tout 316 arpents 3 pugnérées 6 boisseaux ». Il convient aussi d’ajouter que la métairie de Borde-rouge, d’une contenance de 30 arpents, était mouvante de cette directe « sous rente annuelle de onze setiers et une pugnérée de seigle ».

Carte du cadastre de 1690

    A la mort d’Antoine de Bertier ( 29 octobre 1705 ), Paléficat devint propriété de Messire Adrien de Bertier, Marquis de Pinsaguel. Le fils de ce dernier François de Bertier hérita plus tard de son père en vertu d’un testament du 17 février 1750.

    A l’époque de la révolution, Paléficat appartenait à François de Bertier, ancien page du roi. On essaya de s’emparer de ses biens et de les vendre à titre de biens nationaux. Il tombait néanmoins sous le coup de la loi du 19 fructidor an III, qui obligeait les administrations centrale à rétablir le séquestre de toutes les propriétés appartenant à des citoyens inscrit sur la liste des émigrés.

Les agents municipaux de la commune de Toulouse expliquèrent à l’assemblée de l’administration municipale du canton Centre que «  François de Bertier avait été inscrit sur la liste et qu’il n’avait jamais quitté ni pu quitter son domicile à cause de ses infirmités, pour raison de quoi le séquestre n’avait jamais été apposé sur ses biens situés dans la commune et dans le canton ». L’administration municipale du canton décida le 17 ventôse an III ( 8 octobre 1794 ), de soumettre le cas à l’administration centrale. Celle-ci prit un arrêté le 30 juin 1795 dans lequel on statuait que le séquestre établi sur ses biens serait levé, avec restitution des fruits et jouissance, et que, dans le cas où tout ou partie de ces biens auraient été vendus, le montant lui en serait remis, mais à charge par lui de payer tant les frais de séquestre que ceux de ladite vente.

Le marquis, ancien page du roi, qui avait sauvé tous ses biens, fut jeté en prison comme aristocrate. Il mourut en 1798,étant encore propriétaire de Paléficat. Son fils François marquis de Bertier, vendit ce domaine à Michel Martin, homme de loi, le 24 frimaire an VIII (15 décembre 1779) pour le prix de 50.800 francs.

La légende populaire, suivant laquelle ce domaine aurait été vendu, pendant la période révolutionnaire, pour le prix d’une paire de boeufs, doit être écartée.

Le cadastre Grand-Voinet attribue 163 arpents 3 pugnérées de ce domaine à Arnaud Lestrade, qui s’était déjà rendu acquéreur de Saint-Caprais. C'est donc Michel Martin et après 1799 que celui-ci avait acquis cette partie de Paléficat.